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Le défi de la relocalisation : l’exemple des semi-conducteurs

Le défi de la relocalisation : l’exemple des semi-conducteurs

Depuis deux ans, perturbations logistiques et autres pénuries ont créé une prise de conscience sur le haut niveau de dépendance des industries françaises et européennes. Textile, automobile, médicale, alimentaire, informatique… Si nombre d’industries ont été touchées, l’un des exemples les plus marquants concerne un composant devenu incontournable dans plusieurs secteurs : les semi-conducteurs. Grâce notamment à l’expertise de Thierry Tingaud, vice-Président de la FIEEC (Fédération des industries électriques, électroniques et de communication), le point sur les défis stratégiques posés et les solutions mises en œuvre pour y répondre.

 

Il suffit de jeter un œil aux programmes des candidats à l’élection présidentielle pour en avoir la certitude : la relocalisation est au goût du jour. Clairement, les ruptures d’approvisionnement liées à la crise sanitaire ont éveillé les consciences sur les risques que constituait la dépendance de nombreuses entreprises à des usines lointaines, comme à des partenaires uniques. Plusieurs acteurs ont rapidement réagi. Le Coq Sportif, Aigle, Mulliez (textile), Waterman (stylos), Thomson (informatique), Seqens (pharmacie), Malongo, Benedicta (alimentaire)… les projets de relocalisation se multiplient. Depuis 2020, leur nombre serait même supérieur à celui des délocalisations, une première depuis 2008. De même, un baromètre publié en juin 2021 par le cabinet EY montre que plus de la moitié des entreprises étrangères installées en France avaient l’ambition d’y relocaliser des activités au cours des trois prochaines années.

 

Les industriels français confrontés à la pénurie de semi-conducteurs

 

Mais ici (comme ailleurs), la volonté ne fait pas tout. Le défi de la relocalisation se pose en des termes très différents selon les secteurs. Un exemple éclairant est donné par la pénurie de semi-conducteurs qui a impacté de nombreux acteurs industriels. Automobile, industrie 4.0, objets connectés… Plusieurs domaines dans lesquels les acteurs français sont en pointe ont vu leurs activités hautement pénalisées en raison de l’indisponibilité de ce composant électronique désormais incontournable – et appelé à le devenir encore plus demain.

 

Thierry Tingaud, Président du Comité stratégique de filière industrie électronique, revient ainsi sur la réaction en chaîne qui a durement impacté ces protagonistes : « Au moment où la pandémie s’est déclenchée en Europe, la Chine, qui redémarrait son activité, a réalisé des commandes massives de semi-conducteurs à destination de secteurs bénéficiant de l’explosion du télétravail à travers le monde : imprimantes, PC, smartphones… Ces commandes ont saturé les usines mondiales ».

 

Face à l’incertitude, le secteur automobile, notamment, annulait ses commandes, pendant que les capacités de fabrication à travers le monde se voyaient allouées à d’autres secteurs. Résultat, en octobre-novembre 2021, au redémarrage de l’activité, les stocks étaient très bas et la production réservée, alors même que la demande de composants électroniques était beaucoup plus forte qu’auparavant, du fait, notamment, des besoins liés à la transition énergétique. « Ces différents éléments se cumulent pour aboutir à une situation de pénurie en 2021, qui va perdurer en 2022, voire début 2023 », prévoit ainsi Thierry Tingaud. Au total, au niveau mondial, le cabinet Alix Partners estime que les pénuries pourraient avoir empêché la production de près de 8 millions de véhicules en 2021.

 

En réaction, des investissements massifs…

 

Face à l’explosion des commandes mondiales, l’offre ne peut suivre, faute également de capacités installées suffisantes. Dans ce contexte, les principaux acteurs de la filière électronique, notamment ceux dont la production est implémentée en France (Soitec, STMicroelectronic, X-Fab) ont fait le choix de réaliser d’importants investissements. Jusqu’à 40 % du chiffre d’affaires annuel peut être alloué entre l’investissement et la Recherche & Développement, en s’appuyant notamment sur les programmes d’État. C’est ainsi que l’électronique a été intégrée au volet du plan de relance en faveur de la relocalisation, avec la signature d’un contrat de filière (programme Nano2022) qui court de 2018 à 2022, qui sera suivi d’un deuxième plan dans le cadre de France 2030 inscrit lui-même dans le plan européen de 750 milliards d’euros.

 

Désireuse de réduire la dépendance du continent en la matière, la Commission européenne a présenté début février son plan Chips Act. Objectif : doubler le poids de l’Europe dans la production de puces électroniques d’ici à 2030, en passant de 10 à 20 % de la production mondiale. Une ambition qui pourrait paraître limitée au regard de l’enveloppe de près de 50 milliards prévue par Bruxelles. Mais Thierry Tingaud rappelle qu’« aucun pays ou entreprise n’est présent sur toutes les dimensions, le secteur se caractérise par des spécialisations par activités et chaînes de valeur. Dans les différents domaines, le but est de parvenir à occuper une position dans les 5 premiers rangs mondiaux, et de disposer ainsi de positions fortes au sein de l’interdépendance mondiale, face au Japon, la Corée, la Chine, Taïwan ou les États-Unis ».

 

Pour atteindre ces ambitions, l’Europe possède certains atouts. Point important : contrairement à d’autres, les deux tiers des fabricants français, italiens et allemands de composants électroniques ont ainsi maintenu une intégration verticale (développement, conception, production) leur permettant de maîtriser malgré tout une partie de la production et des choix d’allocation.

 

… pour une montée en puissance nécessairement progressive

 

Pour autant, impossible d’adapter la capacité de production au rythme de croissance de la demande. « Pour augmenter les moyens de production dans nos métiers, il faut acheter par exemple des machines de photolithogravures, ce qui nécessite un délai entre 12 et 14 mois entre le passage de la commande et l’installation, précise ainsi Thierry Tingaud. La construction d’une nouvelle usine réclamera, elle, entre 3 et 4 ans ».

 

De même, aussi massifs soient-ils, les investissements financiers ne sauraient être suffisants. Un autre enjeu clé concerne les compétences humaines. « Nous avons besoin de talents, insiste le vice-Président de la FIEEC. La formation dans la filière électronique constitue une dimension proprement décisive. Là encore, il s’agit de travailler dans le temps long, de motiver par exemple les collégiens. Mais nous avons de vrais arguments à faire valoir, avec des perspectives internationales dans un domaine en forte croissance qui est, surtout, une activité clé de la transition énergétique ». Soit un autre défi passionnant qui, à l’image de la problématique de relocalisation dans son ensemble, va requérir un savant alliage de patience et de détermination.

 

Le 28 février 2022 par GL EVENTS

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